"Presque" : La critique du film événement

"Presque", réalisé et interprété par Bernard Campan et Alexandre Jollien, est sorti en salles mercredi 26 janvier.


Le film met en scène deux protagonistes, dont un en situation de handicap, en apparence très différents qui apprennent à s’apprivoiser.

Après avoir failli l’écraser accidentellement, Louis (Bernard Campan) rencontre Igor (Alexandre Jollien), livreur à vélo en situation de handicap. Par un concours de circonstances, le croque-mort mélancolique et le passionné de philosophie partent en corbillard. Ils conduisent le cercueil d’une vieille dame dans le Sud de la France. Ces jours passés ensemble vont permettre aux deux hommes de se découvrir, de se nourrir de leurs différences. Et, de se libérer de leurs peurs.

 

Proche en apparence de films déjà connus où deux personnages que tout oppose finissent par se rapprocher ( Intouchables, La grande vadrouille, La chèvre), Presque parvient à s’en détacher. « Qu’est-ce que vous faites dans la vie ?, demande Igor à Louis. – Généralement quand je le dis, ça jette un froid, lui répond l’entrepreneur en pompes funèbres. – Moi, je n’ai rien besoin de dire pour jeter un froid, » réplique Igor.  Par son humour, par sa manière de contourner une sensiblerie trop appuyée, le film avance ses pions avec finesse. Y compris quand il aborde l’apprentissage de la sexualité pour Igor, une des plus belles scènes du film.

 

Servi par un tandem émouvant et complice, jalonné de clins d’œil à leur amitié, Presque prône l’ouverture à l’Autre plutôt que le repli sur soi. Cet éloge du vivre ensemble et de l’acceptation de la différence explose comme une bulle de légèreté teintée de gravité. Sans jamais donner de leçons. Cette déclinaison contemporaine du Parce que c’était lui ; parce c’était moi a un pouvoir rassérénant qui est la marque des succès populaires.

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