Grâce à l'EA de Ludres, Justine Humbert a ouvert sa maison de couture.

Couturière dans l'unité de production de masques à l'EA de Ludres, Justine Humbert, 25 ans et en situation de handicap moteur, a mené à bien son projet professionnel. Depuis le 1er janvier, la modéliste est devenue "sa propre patronne".

Quel a été votre parcours avant votre entrée dans l'EA ?

J'ai baigné dans la couture depuis mon enfance. Ma grand-mère m'a mise derrière une machine à coudre dès l'âge de 6 ans pour réaliser mes premiers ourlets, des torchons par exemple. J'ai obtenu mon CAP de couture et décroché mon premier contrat dans le pôle couture de l'EA de Ludres en avril 2020.

Que vous a apporté le travail d’équipe à l'EA ?

Auparavant, je n’avais jamais travaillé en équipe. L'EA m'a appris à travailler en équipe. Quand j'y suis entrée, nous étions une quinzaine de couturières puis, très vite, une trentaine. Nous formions comme une famille. Nous nous communiquions mutuellement nos techniques pour réaliser les pièces au mieux et le plus rapidement possible.

À mon arrivée, notre unique activité était la fabrication de masques, les masques trois plis puis les masques à visière transparente. Ce changement rapide de confection m'a appris à m'adapter et à fonctionner efficacement en équipe.

Les techniques de production de l’EA ont elles enrichies vos compétences ?

L'EA m'a fait découvrir plusieurs techniques qui font gagner du temps. Cela m'a beaucoup enrichie. Aujourd’hui, je mets en application la méthode du travail à la chaîne dans mon propre petit atelier : je passe une journée complète sur toutes mes découpes, une autre sur les coutures et une troisième sur les finitions. Au final, je couds 70 petits modèles au lieu de 20 auparavant.

 En quoi l’accompagnement du CDD tremplin a-t-il soutenu votre projet ?

À mon arrivée dans l’entreprise, mon projet était d'ouvrir mon entreprise dans la couture sur mesure pour femmes, hommes et enfants. J’avais aussi une spécialité en vue : les vêtements de poupées de collection.

Chargée de développement en activité d’insertion au sein de l’EA, Mélanie Marhic m'a aidée à évaluer les étapes du parcours de création d'entreprise et, surtout, à trouver les financeurs. Elle m'a aussi accompagnée dans l'obtention d'une formation auprès de BGE, un réseau régional d'accompagnement à la création d'entreprise. Sur une vingtaine d'heures en visio-conférence, j'ai appris à faire mon business plan, à suivre les démarches administratives d'ouverture d'une entreprise et, surtout, à obtenir le financement de l'Agefiph.

Cela vous a-t-il permis de peaufiner votre projet professionnel ?

Oui, cet accompagnement m’a permis d’évaluer mon rythme de travail personnel : j’ai ainsi réalisé que je ne pouvais pas travailler à temps plein mais à temps partiel.

Il m’est apparu clairement que le statut d’auto-entrepreneuse était adapté pour me ménager des temps de pause et adapter mon temps de travail selon mon état de santé.

Lancée en janvier dernier, votre entreprise se porte-t-elle bien ?

J'ai ouvert depuis quatre mois ma propre maison de couture, la "Maison de couture Poucellina". Chez moi, à Vandœuvre-lès-Nancy, mon atelier se compose de trois machines : une machine à coudre, une surjetteuse et une brodeuse. J’y réalise des créations "Zéro déchet" en recyclant les chutes de tissus.

En perspective, j'ai un contrat avec un atelier de couture dans le sud de la France pour lequel je réalise une ligne de vêtements pour personnes en situation de handicap. Je dessine les modèles et crée les patrons. Pratique et élégante, les huit modèles de cette collection devraient sortir cet été.

Contacts : Justine Humbert, 07 67 89 00 31, maison.poucellina@gmail.com

FB : Maison de Couture Poucellina / Insta : @maison.de.couture.poucellina

 

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